La crise sanitaire actuelle liée au Covid-19 pèse fortement sur les économies du continent qui ont misé, soit sur le tourisme, soit sur les exportations des matières premières, notamment les hydrocarbures.
La pandémie a fait chuter brutalement les prix des hydrocarbures. Une catastrophe pour de nombreux pays africains, dépendants de cette manne.
Le Nigeria, premier pays producteur d’hydrocarbures du continent, est le pays le plus fragilisé par cette violente chute des prix. La production de pétrole y représente plus de la moitié des recettes publiques.
Dans son budget 2020, le gouvernement avait fixé le prix du pétrole à 57 dollars le baril, avant d’assister à une plongée des prix de plus de 30% depuis le début de la crise sanitaire.
C’est un coup très dur pour l’économie de ce géant sortant à peine d’une période de récession, qui plombait son économie depuis 2016, à la suite d’une crise déjà liée à la chute des cours du pétrole.
L’Angola, deuxième pays producteur d’or noir sur le continent, connaît également une situation économique fragile, car très dépendant de la manne pétrolière. Les exportations d’hydrocarbures représentent un peu plus de 70% des recettes de ce pays qui, comme le Nigeria, a connu une récession, à la suite de la même chute des prix du baril de pétrole en 2015.
Le pays comptait sur une reprise économique avec une hausse modérée des prix du baril. Ce contre-choc pétrolier, accompagnant la crise sanitaire, intervient au pire moment pour un pays économiquement exsangue.
Les perspectives moroses induites par le Covid-19 ont également contraint l’Algérie, troisième producteur africain de pétrole, à revoir à la baisse ses prévisions de croissance.
Le pays est fortement dépendant des exportations de pétrole et de gaz, qui représentent un peu plus de 50% des recettes de l’Etat.
Le projet de budget 2020 table dorénavant sur un cours moyen de 50 dollars le baril et un déficit de 7 % du Produit Intérieur Brut (PIB), ce qui induit des finances publiques structurellement déficitaires.
La crise du Covid-19 pourrait encore aggraver ce déséquilibre, les réserves de changes ayant chuté de façon marquée, passant de 198 milliards de dollars en 2014 à 63,8 milliards en fin d’année 2019 et le début de la crise sanitaire.
Les inquiétudes planent également sur neuf autres pays producteurs en Afrique. L’Égypte, depuis la découverte du gisement de Zohr, comptait sur le pétrole pour relancer son économie.
Ou encore les pays francophones comme la République démocratique du Congo ou le Gabon, dépendants aussi fortement des fluctuations des prix du baril.