Alors que le continent lutte pour arrêter la propagation de la maladie, les pays africains ont imposé diverses formes de blocage, notamment la restriction des mouvements et la fermeture des frontières.
Il en résulte à peu près un arrêt économique qui, à son tour, conduit à au moins cinq résultats dévastateurs:
- L’exportation de produits de base, sur laquelle reposent la plupart des pays africains pauvres, s’arrête.
- Les recettes touristiques et de change et les réserves s’assèchent.
- Le secteur privé cesse plus ou moins de fonctionner.
- Les ressources indispensables aux dépenses de santé sont limitées.
- Des millions de ménages qui dépendent des salaires quotidiens sont confrontés à la famine.
Les pays africains pauvres n’ont pas les moyens de lancer les plans de relance massifs observés dans les économies riches.
Faute des ressources financières de pays riches comme le Canada, les États-Unis, l’Allemagne ou le Royaume-Uni, qui ont tous lancé des programmes de relance massifs d’un montant de plus de 5 milliards de dollars, les pays africains à faible revenu se tourner vers les donateurs pour obtenir de l’aide.
Nous avons déjà vu le FMI prendre les devants. Le 3 avril, la Directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, a annoncé que près de 80 pays avaient déjà demandé de l’aide et que le Fonds était prêt à déployer sa capacité de prêt de 1 milliard de dollars.
Jusqu’à présent, quatre pays africains, à savoir le Rwanda, Madagascar, le Togo et la Sierra Leone, ont reçu des prêts du FMI pour atténuer l’impact du COVID-19.
A Madagascar,le FMI a approuvé un prêt de 165,9 millions de dollars.
La crise a de graves répercussions sur l’économie malgache, en particulier dans les secteurs sur qui le pays dépend le plus. Le tourisme est confronté à un déclin spectaculaire, tandis que l’exploitation minière, la fabrication et le commerce sont à peine fonctionnels.
Les plus vulnérables parmi la population malgache de 25 millions d’habitants ont besoin de dons d’aliments de base. Le secteur privé a besoin de soutien, et le secteur financier a un besoin urgent de liquidités pour préserver la stabilité.
Comme c’est le cas pour le Rwanda, le FMI considère que son soutien à Madagascar n’est qu’un catalyseur pour un financement supplémentaire des donateurs.